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Musealia - Fouilles sur le Palatin dans les jardins Farnèse

Tous les mois, Sorbonne Université fait découvrir à sa communauté et au grand public un objet issu de ses collections patrimoniales. Ce mois-ci, découvrez l'album des Fouilles sur le Palatin dans les jardins Farnèse.

Le cycle Musealia est piloté par la Bibliothèque de Sorbonne Université, et notamment par le Pôle Patrimoine et le département Collections de la BSU. Retrouvez toutes ses publications sur SorbonNum, la bibliothèque numérique patrimoniale de Sorbonne Université.

. Musealia - Fouilles sur le Palatin dans les jardins Farnèse

La bibliothèque Serpente a hérité lors de sa création de plusieurs legs de professeurs dont celui d’André Chastagnol, spécialiste de l’Antiquité tardive et de Rome. Outre de nombreux ouvrages anciens sur l’archéologie, la numismatique et l’épigraphie, est entré ainsi dans les collections un album de planches photographiques datant de 1869 : Fouilles sur le Palatin dans les jardins Farnèse A.S.M. l’Empereur Napoléon III - Plans et peintures de la maison paternelle de Tibère César.

 Cet album documentant les fresques de la domus Tiberiana répond sans doute à une commande de l’Empereur au libraire anglais féru d’archéologie John Henry Parker. Celui-ci avait formé le projet de documenter par la photographie les ruines de la Rome antique et constitua une collection d’environ 3400 images. Ce petit album de 15 planches est donc un « extrait » de cet ensemble qui dresse un état minutieux des fouilles des années 1860/1870, comme celles très spectaculaires du Colisée et du Palatin, commanditées par Napoléon III passionné d’archéologie qui avait acheté en 1861 les jardins Farnèse au roi de Naples.

Dégagée en 1869 la domus Tiberiana a fait l’objet de nombreuses hypothèses scientifiques, la plus répandue étant celle attribuant l’édifice au père de l’empereur Tibère, Tiberius Néron et qui repose sur les sources littéraires puisque « Suétone nous apprend que la maison paternelle de Tibère était située sur le Palatin »[1]. Mais la découverte de conduites de plomb a plutôt conduit à identifier la demeure à celle de la veuve d’Auguste – Livie.

L’album photographique s’ouvre sur un plan de la domus suivi d’une série de onze images sur les fresques couvrant la totalité des murs. Il semble que le photographe – resté anonyme – n’a pas travaillé in situ mais à partir des peintures de Layraud : la photographie en milieu souterrain est encore balbutiante. L’album a été publié en plusieurs exemplaires, ce qui explique qu’on le trouve – outre la bibliothèque Serpente, seule BU signalée dans le Sudoc -  à la bibliothèque de l’Institut, l’INHA mais aussi l’Université américaine Emory qui l’a numérisé.

Ce témoignage sur les fouilles françaises du Second Empire constitue une source précieuse pour l’archéologie mais aussi l’histoire du XIXe, comme le prouve l’exposition en 2020 du Musée d’Archéologie Nationale sur L’aventure archéologique de Napoléon III pour laquelle cet exemplaire a été prêté.

Par Hélène Broms – Responsable de la Bibliothèque Serpente (BSU).

Crédit photo: Pierre Kitmacher.

Fiche technique

  • Type de document : album photographique d’épreuves sur papier albuminé
  • Cote : 937.6 fou
  • Format: Largeur : 24,5 cm ; hauteur : 32 cm
  • Date : 186
  • Lieu conservation: Bibliothèque Serpente

Bibliographie

  • "Les peintures du Palatin. I – La Maison de Livie / Léon Renier" in Revue archéologique, vol. 21, 1870, p.328
  • 36 albums de photographies de Rome et ses environs, 1864-1877 / John Henry Parker (dir.)
  • Catalogue : D'Alésia à Rome : l'aventure archéologique de Napoléon III, 1861-1870 / Paris : RMN-Grand Palais, DL 2020