Nouveaux espoirs thérapeutiques pour les obésités rares
La professeure de nutrition, Karine Clément, partage ses avancées sur les causes biologiques de cette maladie qu'est l'obésité et qui touche près de 20% de la population française.
Au sein de l’unité Nutriomics (Nutrition et obésité : approches systémiques) qu’elle dirige, Karine Clément suit des personnes en situation d’obésité sévère et en particulier atteinte de maladies génétique rares.
Son équipe travaille depuis de nombreuses années, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrirèe, sur cette maladie complexe qui met en jeu différents organes : tissu adipeux, cerveau, muscle, foie, tractus digestif. Elle étudie les altérations de ces organes et les liens qu’ils entretiennent.
L’un des projets de l'unité porte notamment sur l'intestin et le microbiote intestinal, qui produit des molécules affectant le cerveau, le tissu adipeux ou encore le foie.
Il y a près de 20 ans, son équipe s’est consacrée aux formes génétiques d'obésité qui touchent de jeunes enfants. « Ces derniers développent une prise de poids très rapide et précoce avec des troubles du comportement alimentaire et des anomalies endocrines, explique la chercheuse. Nous avons montré que des mutations génétiques affectaient le poids, le développement de l'obésité et engendraient chez eux des complications. »
Grâce à ces recherches, les médecins peuvent désormais diagnostiquer les enfants porteurs de ces variants génétiques et les prendre en charge à travers une action thérapeutique de type médecine personnalisée. « Cela représente un succès pour ces patients atteints de formes rares d’obésité », ajoute-t-elle.
Aujourd’hui, l'enjeu est de poursuivre ces recherches, d’identifier les mécanismes de ces obésités complexes et de donner des traitements adaptés face à cette maladie qui affecte 17 à 20% de la population française. Des chiffres qui, selon la chercheuse, devraient augmenter dans les prochaines années.