Le Serment d'Augusta : un podcast pour réinventer ensemble la relation soignant soigné
Cette nouvelle série documentaire propose aux étudiantes et étudiants de santé de réinventer avec le grand public leur engagement de soignante et soignant. Un récit qui s’inscrit comme un complément moderne au serment d’Hippocrate et qui, grande première, va rentrer dans le cursus de cette communauté étudiante.
Prologue
Depuis plusieurs années, il apparaît clairement que le système de santé est à bout de souffle. Dans le cœur de nombreuses et nombreux soignants qui ont choisi leur métier par passion et conviction, il y a des questions : est-il encore possible de travailler sans trahir ses valeurs ? Son éthique ? Comment faire pour ne laisser personne au bord du chemin ?
Du côté des patientes et patients, nombre de réclamations surgissent également : la volonté de relations moins verticales entre soignants et soignés, le refus d’être dépossédé de son corps, l’instauration d’un vrai dialogue avec le savoir scientifique, etc. Face à cet état des lieux est née l’idée du Serment d’Augusta, une série documentaire qui invite à réfléchir ensemble à l’avenir de notre système de santé et qui s’adresse autant aux étudiantes et étudiants en médecine et aux professionnelles et professionnels de santé qu’aux patientes et patients.
Et pour savoir qui est Augusta, on vous invite à écouter l’épisode à ce sujet.
Épisode 1 : Je penserai les corps en dehors de la norme
Comme dans le monde des images, il existe un corps standard dans le monde du soin : un corps blanc, masculin, jeune, neurotypique, cisgenre et mince. Avoir un corps qui ne rentre pas dans cette norme a pour conséquence d’être moins bien pris en charge.
Dans cet épisode Olympe de Gê et le Pr Emmanuel Flamand-Roze essaient de comprendre et de repérer les biais grossophobes dans le monde médical, car lorsqu’ils s’expriment chez des soignantes et soignants, ils sont particulièrement destructeurs.
Comment faire en sorte que les futurs soignantes et soignants prennent conscience de ces biais grossophobes et les déconstruisent ? Quels sont les leviers ? Si une personne grosse va mal, est-ce forcément à cause de son corps ? Ou est-ce aussi et surtout le regard que la société pose sur son corps qui lui fait violence au quotidien ?
Des professionnelles et professionnels de santé, des militantes et militants, et des personnes grosses témoignent.
Épisode 2 : Je cultiverai une solidarité bienveillante et inclusive
En dépit du sursaut d’espoir suscité par la première vague du covid au printemps 2020, la gestion de l’hôpital public reste guidée par des objectifs de rentabilités. En conséquence, les nouveaux modes de management du personnel créent un climat de tensions et de compétitions qui met à rude épreuve la solidarité entre soignantes et soignants.
Loin d’idéaliser les solidarités du passé, qui, rappelons-le, n’étaient pas épargnées par le sexisme, le racisme, la grossophobie, etc., Olympe de Gê et Emmanuel Flamand-Roze tentent de voir comment il est possible aujourd’hui de créer des espaces et des solidarités inclusives dans le monde médical. Et l’enjeu est de taille, car il concerne aussi bien les soignants que les soignés.
Épisode 3 : Je rechercherai le consentement activement et à chaque instant
Récemment, les témoignages de violences gynécologiques se sont multipliés : des patientes et patients ont pris la parole pour raconter des examens médicaux non consentis et parfois traumatisants. Aujourd’hui, la parole se libère sur le consentement, et le sujet est particulièrement important dans le domaine médical, qui touche tant à la vie intime.
S’il est indispensable - et tout à fait possible - d’y réfléchir dans nos relations, comment le faire dans le monde médical ?
Olympe de Gê et Emmanuel Flamand-Roze questionnent comment il est possible aujourd’hui de parler de consentement dans le monde médical.
Bonus : Cours d’auto-défense médicale, avec Doula Queer
Olympe de Gê rencontre une accompagnatrice en périnatalité, qui propose des ateliers d'autodéfense médicale pour apprendre à réagir et à faire respecter ses limites et son consentement lors de consultations gynécologiques.
Épisode 4 : Je prendrai soin de moi, pour prendre soin des autres
C’est un paradoxe auquel fait face tout médecin : est-ce qu’on peut être médecin, et aller mal soi-même ? Dans une carrière qui prône le détachement émotionnel, la présence répétée des peines des patientes et patients crée de micro-traumatismes chez les soignantes et soignants. Difficile de savoir où exprimer son mal-être dans cette culture de l’endurcissement.
Comment demander de l’aide ? Est-ce vrai que si l’on est moins bien, on soigne moins bien ? Quel intérêt pour une patiente ou un patient d’avoir une ou un médecin qui comprend ses symptômes en les ayant vécus ?
Bonus : Une séance d’hypnose.
En complément de l’épisode 4, qui évoque la fatigue des soignantes et soignants, nous vous proposons une séance d’hypnose. Cette pratique de relaxation permet de faire le vide et de se détendre… Et cela autant pour les patientes et patients, que les soignantes et soignants.
Épisode 5 : J’irai chercher un peu plus loin la vérité
Il y a toujours eu, dans le domaine scientifique, des vérités alternatives. La science après tout repose sur le test d’hypothèses multiples et variées, pour alimenter cette éternelle recherche de la vérité. Si cela a permis de la rigueur dans les découvertes scientifiques par le passé, dans nos sociétés modernes sur-informées, cela devient plus compliqué de démêler le vrai, du faux, de l’opinion…
Alors comment entraîner son esprit critique ? Comment tester ses intuitions et confronter ses croyances ? La vérité existe-t-elle seulement ?
Épisode 6 : J’irai soigner celles et ceux que je ne vois pas
Il y a un biais à la médecine. Les soignantes et soignants, déjà sous tension, soignent celles et ceux qui viennent à eux. Mais qu’en est-il de celles et ceux que les soignantes et soignants ne voient pas ? Celles et ceux dont le maltraitement est une zone d’ombre de nos républiques et de nos sociétés ? Celles et ceux qui sont en prison, par exemple, où les conditions de vie sont particulièrement délabrées et rudes. Leur situation résume à elle seule le besoin du corps soignant d’aller à la recherche - et à la rencontre - des oubliées et oubliés du soin.
Crédits : Le Serment d’Augusta est un podcast Binge Audio, un hors-série Programme B coproduit avec Sorbonne Université. Il est écrit par Olympe de Gê, le Professeur Emmanuel Flamand Roze, la participation de Rozenn le Saint, sous la supervision de David Carzon. Il est réalisé par Elisa Grenet et produit par Anaïs Daïkha. Edition : Charlotte Baix et Lorraine Besse. Communication : Jeanne Longhini, Lise Niederkorn, Justine Taverne.
Notre portrait
Emmanuel Flamand-Roze
Neurologue à la Pitié-Salpêtrière et professeur à Sorbonne Université
Les mentalités ont évolué et il est important de réfléchir à des propositions pour repenser notre monde