Bérénice Bichon
Bérénice Bichon est doctorante de troisième année à l'école doctorale Sciences de la nature et de l’homme : évolution et écologie du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN). Elle est encadrée par Hervé Tostivint au Laboratoire Physiologie moléculaire et adaptation (UMR 7221).
Enquête au fil de l’eau sur les fonctions du système caudal, ce mystérieux complexe propre aux poissons.
Mystère et neurosécrétion dans la queue des poissons
Le complexe neuroendocrinien le plus connu, présent dans le cerveau des vertébrés, est le complexe hypothalamo-hypophysaire. Il se compose de quelques neurones sécréteurs ainsi que d’une glande dans laquelle les neurones libèrent leurs hormones, et à partir de laquelle celles-ci vont se répandre dans la circulation sanguine de l’organisme. Le complexe hypothalamo-hypophysaire organise les réponses hormonales provoquées par les changements d’environnement des individus.
Chez les poissons, il existe un second complexe neuroendocrinien structuré de la même manière, qui se trouve au bout de la moelle épinière à la base de la queue : le système neurosécréteur caudal. Découvert en 1955, ce système demeure aujourd’hui très mystérieux, et l’on ignore presque tout de ses fonctions. L’hypothèse principale basée sur des études antérieures est qu’il permettrait aux poissons de s’adapter aux variations qui adviennent dans leur environnement.
L’objectif de ma thèse est de comprendre à quoi sert ce système. Je fais varier des paramètres dans l’environnement des poissons : la salinité de l’eau, sa température, son pH, son courant, et je regarde ensuite si le système libère des hormones dans ces conditions, indice de son activité. Comprendre le fonctionnement de ce système permettrait de mieux comprendre les mécanismes de neurosécrétion chez les vertébrés, ainsi que les dérèglements qui adviennent suite à d’importantes variations environnementales telles que le réchauffement climatique.