Li WEIWEN

Doctorant au sein du Centre de recherches sur l’Extrême Orient de Paris-Sorbonne (CREOPS)

L’évolution de la Ville impériale de Pékin des Yuan aux Ming

Doctorant au sein du Centre de recherches sur l’Extrême Orient de Paris-Sorbonne (CREOPS), Li Weiwen s’intéresse au Huangcheng, ou la Ville impériale de Pékin, qui constituait une zone urbaine périphérique enveloppant la Cité interdite. Généralement considéré comme une simple extension spatiale de la Cité interdite, cette Ville impériale, parsemée de jardins et de lieux de culte, avait en réalité des connotations plus complexes, qui peuvent être observées à travers ses réaménagements transdynastiques.

Thèse sous la direction d’Antoine Gournay, professeur des universités, Faculté des Lettres Sorbonne Université.

Crédit photo : Li Weiwen

"En Chine, les Pékinois ne perçoivent pas toujours le potentiel historique de leurs sites patrimoniaux. Né à Pékin, je m’intéresse pourtant très vivement aux moindres recoins où se cachent souvent des vestiges non identifiés, même à deux pas de la fameuse Cité interdite."

"Deux collines artificielles surplombent le centre de Pékin, qui datent respectivement du XIIe siècle et du XVe siècle. Arpentées tous les jours par des milliers de touristes, elles constituent aussi un centre de dicussion pour les archéologues qui tentent d’explorer les premiers jours de l’urbanisation de cette ville."

"Selon la théorie confucéenne, les images ne devraient pas être admises dans les hauts lieux du culte ancestral. Cette règle a pourtant été transgressée. En effet, la cour impériale des Qing installa sa salle des portraits ancestraux."

"Grâce à mon unité de recherche, j’ai eu l’occasion d’assister à la restauration de certains lieux de mon sujet de thèse. Cette poutre en bois de pin appartient à la salle principale du Dagaoxuan dian, temple taoïste impérial ouvert au culte pendant les deux dernières dynasties de Chine. Occupé par un établissement militaire depuis les années 1950, il recquiert une rénovation urgente. L’objectif de ma thèse est également d’attirer l’attention du public sur ces situations d’urgence en termes de restauration. "

"Les touristes ne connaissent que 40% de la surface de la Cité interdite. Au-delà des grandes places, derrière les enceintes, cette cité a plusieurs espaces découpés en milliers de morceaux, comme un labyrinthe. Ma formation doctorale m’a permis notamment de rencontrer des chercheurs du musée du Palais. J’ai eu la chance d’assister à la fouille de cette cour dans le coin sud-ouest de la cité, où se trouvent les portraits des empereurs des dynasties précédentes."

"Sous la dynastie des Qing, les empereurs chinois manifestaient un grand intérêt aux arts européens. Des Jésuites, dont une grande partie sont Français, travaillaient ainsi dans le palais en tant que peintres, architectes, astronomes ou artisans. Les manuscrits de ces missionaires sinologues entreposés à la BnF et leurs traces laissées à Pékin nourrissent mes réflexions quant à ce premier contact franco-chinois."

"Détruits par les troupes anglo-françaises en 1860, la plupart des jardins qui constituaient les Palais d’été tombent en ruines depuis lors. Mais les tentatives de restaurer ces jardins sont toujours en cours. Commencées une décennie après le désastre, les restaurations continuent de nos jours. En ruines au début de ma thèse, certains édifices seront restaurés lors de ma soutenance."

"J’ai eu quelques fois l’occasion de découvrir ma ville natale avec mon directeur de thèse. C’est toujours un grand plasir pour moi. Cet hôtel particulier est un exemple par excellence de la combinaison des éléments décoratifs occidentaux et chinois dans l’architecture. Résidence d’un chef militaire de l’époque, elle abrite maintenant plusieurs familles."

"Ma thèse en archéologie va sans contradiction avec ma passion pour l’urbanisme moderne. Le système industriel de Pékin, existant depuis le Xe siècle, s’est développé en une gigantesque communauté industrielle, le rendant responsable de la pollution de la région pékinoise. Cependant depuis 2008, des musées et des quartiers polyvalents fleurissent."